Sara TABATABAEI; Andia Abai
Résumé
L’œuvre d’Antonin Artaud est imprégnée d’une défiance à l’égard de la culture occidentale. Il a besoin de se distancier de la société de son temps et de puiser sa propre vérité dans un mythe fondateur qui ...
L’œuvre d’Antonin Artaud est imprégnée d’une défiance à l’égard de la culture occidentale. Il a besoin de se distancier de la société de son temps et de puiser sa propre vérité dans un mythe fondateur qui pourrait récupérer le défaut de son mythe individuel et lui permettrait d’accéder à une nouvelle forme d’expression artistique. Ainsi est-il amené à s’intéresser au Mythe du Graal et à rechercher dans un passé lointain, les traces d’une spiritualité éclipsée. Il a été visiblement intéressé par les thèses de René Guénon, une des figures incontestables de l’histoire intellectuelle du XXe siècle dont les livres ont trait à la métaphysique, au symbolisme, à l'ésotérisme et à la critique du monde moderne, chez qui il a trouvé une explicitation métaphysique de la doctrine du Graal et une explication cosmologique des symboles de primordialité qui l’intéressaient. Des éléments qui ont jalonné le cheminement de sa quête et qui vont nous servir de fil conducteur pour étudier la question de la quête du Graal chez Artaud, en la mettant en écho avec les idées de Guénon, mais surtout pour comprendre comment il a contribué à son tour à l’ordre de l’évolution de ce mythe fondateur de l’histoire de l’Occident.