Nosrat Hejazi; Faezeh Talebi Bidhendi
Résumé
Les défis de la traduction, notamment les enjeux de la traduction audiovisuelle, et plus particulièrement les sous-titres sont fort multiples. D’une part, les difficultés liées aux contraintes spatio-temporelles pour la lecture des sous-titres et d’une autre part, ...
Les défis de la traduction, notamment les enjeux de la traduction audiovisuelle, et plus particulièrement les sous-titres sont fort multiples. D’une part, les difficultés liées aux contraintes spatio-temporelles pour la lecture des sous-titres et d’une autre part, l’utilisation des allusions, métaphores et les implicites émanant de la critique des problèmes sociaux, politiques et culturels, via le « faire rire du public », décuplent la difficulté de cette tâche. La question qui se pose ici est de dépister comment l’interprétation du traducteur/sous-titreur est capable de façonner et d’orienter la réception du public. Pour y répondre, nous hypothétisons qu’en utilisant les outils d’interprétation propices (l’induction de tonalité, l’option des équivalents communs dans la langue cible, l’inclusion des informations supplémentaires et des constations personnelles hors des sous-titres), le sous-titreur pourrait clarifier les messages implicites du (con)texte de départ et ainsi augmenter les capacités interculturelles et réceptives du public. Cet article vise donc à étudier le rôle interprétatif du traducteur sur la performance de lecture et les modes de réception de public. A cet effet, quinze sous-titres multilingues de diverses comédies de stand-up provenant de sites TED et YouTube sont choisis et analysés selon la théorie générale de réception. Compte tenu des limites spatio-temporelles des sous-titres, nous avons constaté que le traducteur, tout en jouant son rôle d’interprète, devrait fournir des explications supplémentaires et acceptable exclusivement dans la mesure où ces dernières conduiraient à une meilleure réception de la traduction et qu’elles ne compromettraient aucunement la perception, la compréhension et la concentration de l’auditoire.
Yves Gambier
Résumé
Le monde globalisé et technologisé modifie les modes de communication et aussi le rôle et l’impact des traductions. Deux changements majeurs sont déjà à noter : la multimodalité des documents qui circulent et la traduction de ces documents qui exige de dépasser une vision uniquement linguistique ...
Le monde globalisé et technologisé modifie les modes de communication et aussi le rôle et l’impact des traductions. Deux changements majeurs sont déjà à noter : la multimodalité des documents qui circulent et la traduction de ces documents qui exige de dépasser une vision uniquement linguistique des transferts. Nous nous proposons donc d’interroger :
- l’évolution du texte qu’on pourrait dénommer verbal vers le texte multimodal et multimédial dans lequel oral et écrit interagissent (plutôt que d’être exclusifs l’un de l’autre) et dans lequel ces codes créent du sens avec d’autres signes sémiotiques ;
- la traduction intersémiotique ou comment de multiples formes de matériau hybride défient aujourd’hui la traduction et les traducteurs, s’appuyant depuis si longtemps seulement sur des données verbales.La traduction audiovisuelle (TAV) est un exemple significatif de cette traduction intersémiotique, à la fois en termes de multiplicité des signes qui concourent au sens et en termes de fréquence d’usage dans notre quotidien. Après avoir donné un aperçu des différents types de TAV, nous esquisserons les tactiques en sous-titrage et les challenges actuels que ces types rencontrent, en particulier avec la digitalisation, ainsi que les interrogations qu’ils soulèvent vis-à-vis de certains concepts en traductologie. D’une manière générale, les médias au sens large reflètent et suscitent en même temps les changements en cours.