Adel Khanyabnejad; Mohammad Kheirinik
Résumé
On a considéré la première traduction du Gulistan de Saadi en français par André du Ryer en 1634 comme un tournant dans l’histoire des échanges culturels franco-iraniens. De ce point de vue, cette première traduction d’un chef-d’œuvre ...
On a considéré la première traduction du Gulistan de Saadi en français par André du Ryer en 1634 comme un tournant dans l’histoire des échanges culturels franco-iraniens. De ce point de vue, cette première traduction d’un chef-d’œuvre persan en France est très importante ; elle fait connaître Saadi et son Gulistan non seulement en France, mais aussi dans le monde occidental. Autrement dit, c’est l’œuvre qui initie l’Occident à la poésie persane. Cependant, en lisant attentivement le Gulistan ou l’Empire des Roses, nous découvrons d’abord que cette œuvre n’est pas une traduction complète et qu’ensuite, elle porte de fréquentes et graves erreurs de traduction. L’objet de notre article est d’étudier les défauts de cette traduction imparfaite, à savoir sa monotonie (la présentation matérielle du texte original non respectée), les ajouts, les suppressions et les modifications injustifiables (ceux qui dénaturent complètement le sens des idées de Saadi, allant parfois jusqu’à les contredire) et le contresens dont les exemples ne sont pas rares dans l’œuvre en question.