Elham Tavana; Esfandiar Esfandi
Résumé
Dans la surfiction, genre littéraire inventé par Raymond Federman, ce qui au premier abord attire l’attention est la place qu’y occupe la vérité. Si l’on considère qu’un « surfictionneur » raconte les événements ...
Dans la surfiction, genre littéraire inventé par Raymond Federman, ce qui au premier abord attire l’attention est la place qu’y occupe la vérité. Si l’on considère qu’un « surfictionneur » raconte les événements réels de sa vie, qu’en est-il alors du statut de la fiction dans son texte, de la place consacrée à la fiction dans ce projet à caractères autobiographiques ? S’il dit la vérité de son vécu, pourquoi le surfictionneur choisit-il un cadre fictionnel pour la raconter ? Ou plutôt, s’agira-t-il alors d’une vérité manipulée, reformulée voire d’un mensonge plus ou moins assumé ? En général, dans le domaine de l’écriture du moi, la question de la vérité est l’une des préoccupations de la lecture critique. Et cela a commencé depuis bien des siècles. Le débat entre Voltaire et Rousseau est l’un des exemples connus à ce propos. Ici, c’est la surfiction qui sera abordée et partant, la fiction federmanienne. Afin de mieux étudier la surfiction et les notions comme fiction et réalité chez cet auteur, nous nous référerons à deux de ses œuvres, Chut et Quitte ou double, en nous appuyant également sur la sociologie du texte de Pierre V. Zima.