Sara TABATABAEI; Andia Abai
Résumé
L’œuvre d’Antonin Artaud est imprégnée d’une défiance à l’égard de la culture occidentale. Il a besoin de se distancier de la société de son temps et de puiser sa propre vérité dans un mythe fondateur qui ...
L’œuvre d’Antonin Artaud est imprégnée d’une défiance à l’égard de la culture occidentale. Il a besoin de se distancier de la société de son temps et de puiser sa propre vérité dans un mythe fondateur qui pourrait récupérer le défaut de son mythe individuel et lui permettrait d’accéder à une nouvelle forme d’expression artistique. Ainsi est-il amené à s’intéresser au Mythe du Graal et à rechercher dans un passé lointain, les traces d’une spiritualité éclipsée. Il a été visiblement intéressé par les thèses de René Guénon, une des figures incontestables de l’histoire intellectuelle du XXe siècle dont les livres ont trait à la métaphysique, au symbolisme, à l'ésotérisme et à la critique du monde moderne, chez qui il a trouvé une explicitation métaphysique de la doctrine du Graal et une explication cosmologique des symboles de primordialité qui l’intéressaient. Des éléments qui ont jalonné le cheminement de sa quête et qui vont nous servir de fil conducteur pour étudier la question de la quête du Graal chez Artaud, en la mettant en écho avec les idées de Guénon, mais surtout pour comprendre comment il a contribué à son tour à l’ordre de l’évolution de ce mythe fondateur de l’histoire de l’Occident.
Andia Abai
Résumé
Les concepts de Beau et de Laid occupent une place importante dans l’art et l’iconographie religieux du Moyen Age. Ils sont en effet l’expression visuelle de l’opposition entre Bien et Mal. Ainsi toutes les représentations du mal se caractérisent par une rupture ...
Les concepts de Beau et de Laid occupent une place importante dans l’art et l’iconographie religieux du Moyen Age. Ils sont en effet l’expression visuelle de l’opposition entre Bien et Mal. Ainsi toutes les représentations du mal se caractérisent par une rupture de la symbolique sacrée et ne se manifestent que par opposition au modèle divin. Le romancier champenois du XIIe siècle, Chrétien de Troyes, est manifestement sous l’influence de cette vision du monde où tout est correspondance, où les différents niveaux de l’être communiquent et échangent leur valeur. D’un roman à l’autre, il évoque systématiquement des personnages laids ou difformes qui incarnent le mal : laide demoiselle, gardien des essarts ou nains. Pour autant le laid n’est pas toujours unilatéralement l’expression du mal. Il peut renvoyer également à une idée plus subtile. C’est ainsi que, selon une perspective différente, le laid peut être considéré plus beau que le beau lui-même, car le laid plus que le beau prouve que les formes visibles ne sont qu’un symbole de la beauté parfaite et non point le beau véritable. Chrétien de Troyes relativise ainsi le concept de la beauté.